Histoire de TERNANT

 

La commune de Ternant possède un riche patrimoine historique, parce que le village, d'origine médiévale a été la demeure de Philippe de Ternant, chevalier de la toison d'or, conseiller et chambellan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Le déroulement de l'Histoire a fait de ce village un vrai village de Bourgogne.

 

I - Avant l'Histoire, les traces de la préhistoire.

Nous avons déjà trouvé des traces préhistoriques sur la commune de Ternant. Notamment de l’époque Néolithique (L’époque à laquelle l’Homme avait découvert le feu, mais il n’était pas encore sédentaire.) Dans un pré bordant la cressonne, il y a une grotte, de petite taille.

Nous-même, en ouvrant la carrière actuelle, avions trouvé un marteau et une assiette d'homme préhistorique, toujours sise sur les cendres de son feu. Tout était resté intact. L'assiette est un silex et le marteau, très lourd et dur, en roche d'origine volcanique.

Il y a également deux énormes mégalithes en granit qui avaient été rapportés de très loin (au minimum 20 kilomètres) par les Hommes. Le troisième mégalithe est enfoui sous le chemin, parce qu'à l'époque, personne ne pouvait le déplacer. Ces mégalithes étaient sur une parcelle qui devait vraisemblablement être un lieu de culte.

 

II -La Gaule, les débuts de la civilisation à Ternant.

Nous avons retrouvé récemment d'énormes pierres taillées, en calcaire de Ternant. Nous n'en savons pas encore l'origine exacte, mais c'est plus récent que les mégalithes dont j'ai parlé précédemment. Elles datent au moins de l'age de fer pour être taillées de cette manière.

 

A l’époque gauloise, ce sont les Eduens qui y vivaient. A Ternant, ils pouvaient déjà retourner la terre partout et faire du grain pour nourrir leurs animaux, avoir de la bonne vigne et du bon bois. Vu que la terre est bonne, la zone a dû être déboisée et organisée rapidement par l' Homme qui s'y est sédentarisé.

La capitale des Eduens, Bibracte, ne se situait qu’à 35 kilomètres de là. Bibracte était vraie cité, organisée.

En 58 Av JC, les Eduens sont déjà alliés aux Romains qui s’évertuent à repousser les Helvètes et les Suèves.

Les légions romaines de Jules César ont séjourné sur les bords de la Cressonne, peut-être à Hiry, car ils étaient appelés par les Eduens pour repousser les Helvètes qui traversaient le pays pour aller s’installer dans les Charentes et l'ouest de la France en général.

 

III - TERNANT se révèle au Moyen-âge avec ses chevaliers.

Ternant devient une seigneurie autour de laquelle se construit un vrai village médiéval. Une importante forteresse y est montée, elle appartient à la très puissante famille de Digoine.

 

Aujourd'hui, le coeur de la forteresse, profondément modifié au cours des siècles, ainsi que quelques remparts subsistent au bourg.


Le château est au centre du village, la grande tour est achevée sous Guillaume de Digoine, en 1285. A l’intérieur de ce donjon qui a été remanié au XVième, monte un splendide escalier en pierre qui date de l’origine du château. La partie la plus a droite est de construction récente.

 

 

Le blason des Digoine est échiqueté d’argent et de sable.

Les Digoine ont plusieurs descendants, puis c’est Philippe de Ternant, chambellan de Philippe le Bon, duc de bourgogne, qui dirigera la seigneurie. La devise de Ternant est "Ternant ne ploie"

Le blason des Ternant est échiqueté d’or et de gueules.

Philippe de Ternant (1400-1456) est  commandant de la garde bourguignonne et prévôt de Paris en 1436. Il est nommé à Bruges, en 1430, chevalier de la Toison d’Or. Il devient même un des chevaliers importants de l'ordre, dans lequel le duc de Bourgogne à grande foi.

En 1430, alors que les Laonnois résistent aux Bourguignons, les troupes du seigneur de Ternant, commandant à Rethel, prirent quelques temps après la croix rouge des Anglais.

Le duc de Bourgogne mit 700 combattants "des gens d'élite et de bonne maison" (Dit son ami Georges de Chastellain) sous la conduite du chevalier de Ternant pour assurer la protection des Parisiens. Voici le contexte:

Le roi de France de l'époque est Charles VII, il est couronné à Reims le 17 juillet 1429. Par le traîté d'Arras, en 1435, il fait la paix avec Philippe le Bon qui était jusqu'à lors allié à l'Angleterre. Paris est en ce temps sous la domination des anglais. C'est donc grâce au concours de la garde Bourguignonne, commandée par Ternant que Paris à été reprise aux Anglais. C'était en 1436.

En 1435, Philippe le Bon donne aussi la baronnerie d'Apremont. ("Aspremont" en vieux français) au chevalier de Ternant.

 

Philippe de Ternant était aussi seigneur de la Motte (en Côte d’Or actuelle) d’où le nom modernisé de "La Motte Ternant "

Olivier de la Marche, dans son mémoire écrit en vieux français, le décrit ainsi, entrant en lice: " Il avait un visage de chevalier et non pas de pucelle, car il estoit brun à une noire et forte barbe et sembloit homme à redouter et à craindre... Le bacinet en teste et la visière ouverte entrant en la lice..."

 

Les deux triptyques de l'église.

Philippe de Ternant, et son épouse Isabeau de Roye commandent un magnifique retable, achevé en 1454 dans un atelier Flamand. Ce retable est le retable de la Vierge. Le chevalier y apparaît avec le collier de l’ordre de la Toison d’Or, sur le panneau le plus à gauche. Le médaillon du collier est un bélier en or. L'hermine blanche est aussi un symbole de cette chevalerie. .Les sculptures centrales sont en bois et recouvertes de feuilles d'or.

Charles de Ternant, son fils, et compagnon d’enfance de Charles le Téméraire, lui succède. Il commande, vers 1460, le retable de la passion.

Les experts disent que ces deux retables sont tout à fait exceptionnels quant à leur qualité et la précision des sculptures.Les personnages sont tellement bien modélisés et détaillés, que si vous y figuriez, on vous reconnaîtrait. (Traits du visage par exemple)

Les deux retables sont aujourd’hui visibles dans la nouvelle église, bâtie en 1820 avec les pierres de l’église d’origine. Celle-ci était disposée différemment dans l’enceinte du village.

Les remparts sont aujourd’hui effondrés ou ont été réutilisés dans la construction d’autres maisons, au fil des années.

Le souterrain du château, aujourd’hui muré, attise toujours la curiosité des habitants au travers des discussions.

 

IV - TERNANT après la révolution française.

La paroisse d’Hiry est annexée à Ternant en 1792. Une chapelle, fondée par Pierre Néant et Jeanne Rumault, est construite à lenteur en 1827.

Après, c’est le temps de la révolution industrielle en Europe occidentale et et du modernisme. L’histoire de Ternant est surtout marquée par l’histoire des fabriques de chaux.